Interventions sociales : Logement

Le logement de mauvaise qualité est un facteur bien connu de problèmes de comportement et d'éducation qui sont liés à une plus haute probabilité de criminalité. On a aussi constaté que les taux de criminalité ont tendance à baisser dans les quartiers avec une plus grande proportion d'habitations occupées par le propriétaire.1

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La recherche au CCDS a constaté que le pourcentage d'enfants vivant dans un logement inadéquat qui n'avaient pas un comportement agressif direct était de plus de 20 points de pourcentage plus bas que chez les enfants vivant dans un logement en état convenable.2 Les enfants vivant dans un logement en état convenable avaient aussi de meilleurs scores dans tout un éventail de tests mesurant les résultats de développement.

Les chercheurs ont aussi trouvé qu'un logement en mauvais état peut affecter négativement la santé physique et mentale des enfants. On sait que le surpeuplement d'un logement peut contribuer à la propagation des infections, et le manque d'espace et de tranquillité dans un logement trop petit pour le nombre d'habitants peut entraîner de moins bons résultats scolaires chez les enfants.3

En 1996, 30% des familles avec enfants dans un logement loué et 13% des familles propriétaires de leur domicile vivaient dans un logement surpeuplé. On considère que les familles qui payent plus de 30% de leur revenu avant impôt en coût de logement ont un «besoin impérieux de logement». Le nombre de ces familles a grimpé de 91% de 1989 à 1996.4

Le nombre de ménages qui payent plus de 50% de leur revenu brut pour le coût du logement a augmenté de 43% de 1990 à 1995. Par conséquent, les familles représentent le segment de population ayant besoin d'hébergement de secours qui s'accroît le plus rapidement.5

Les soutiens du revenu sont un moyen de répondre à ce problème. Le gouvernement fédéral utilise présentement la Prestation fiscale canadienne pour enfants à ces fins, mais des organismes comme le Caledon Institute of Social Policy, Campagne 2000, et le Conseil canadien de développement social ont fait appel au gouvernement d'augmenter la valeur de cette prestation.

Une autre façon de répondre au problème est par le biais d'un soutien du gouvernement pour des logements abordables. La Fédération canadienne des municipalités a fait état que les agglomérations urbaines au Canada ont perdu un minimum de 13 000 unités de location de 1995 à 1999. Cette perte d'unités de location est l'une des raisons pour lesquelles les loyers ont augmenté de manière substantielle dans plusieurs centres urbains. Mais le gouvernement fédéral n'a pas fait grand chose pour créer des logements abordables. Selon le National Housing and Homelessness Network, le gouvernement fédéral n'a dépensé qu'une fraction minuscule des 680 millions de dollars promis pour des logements abordables en 2001.

Le problème du manque de logements abordables peut aussi se résoudre par une combinaison d'initiatives de développement économique communautaire et de financement par le gouvernement. Un projet très efficace est actuellement en cours dans les quartiers pauvres de Saskatoon : la Quint Community Economic Development Corporation fournit des logements pour les adolescents sans abri et propose un programme qui permet aux familles d'acheter leur propre habitation. Le projet a eu d'excellents résultats pour cette communauté à très faible revenu. Pour davantage de détails, voir notre rapport sur web uniquement "Building Communities in Inner-city Saskatoon," de notre Bulletin No 8 de La prévention du crime par le développement social.

La Elizabeth Fry Society of Ottawa est un autre organisme qui cherche à prévenir la criminalité par le biais de solutions de logement. «Le manque de logements abordables est un facteur clé des crimes commis par les femmes» dit Jodie Golden, directrice exécutive de la Elizabeth Fry Society of Ottawa. Son organisme a constaté que 34% des femmes incarcérées à Ottawa étaient sans abri au moment de leur arrestation. E.Fry Ottawa offre maintenant un service de soutien au logement pour les jeunes et a créé une maison de transition pour les femmes qui ont été en conflit avec la Loi. Pour d'autres informations, voir l'article «Des alternatives communautaires en période conservatrice» de notre Bulletin No 6 de La prévention du crime par le développement social.

Autres interventions sociales

    Traitement des toxicomanies
    Contourner la violence
    Éducation de la petite enfance
    Emploi
    Revenu
    Quartiers de résidence
    Rôle parental positif
    Activités récréatives
    Réinsertion sociale
    Éducation secondaire
    Besoins spéciaux

Notes :

1Waller and Weiler. La prévention du crime par le développement social. Ottawa : Conseil canadien de développement social, 1984.

2Lee, K. et Roberts, P. «Les enfants et le logement au Canada» dans Perception, Vol. 24, No1, Juin 2000. Ottawa : Conseil canadien de développement social.

3Jackson, A. and Roberts, P. Physical Housing Conditions and the Well-being of Children. Ottawa : Conseil canadien de développement social, 2001.

4 Id.

5Hanvey, Louise. Le Progrès des enfants au Canada. Ottawa : Conseil canadien de développement social, 2002. En ligne à www.ccsd.ca/pubs/2002/pcc02/hl.htm#cr.